Harmonisation de l’enseignement supérieur en Afrique ou pourquoi nous devons nous soutenir
Benjamin Franklin a dit un jour : « nous devons tous nous soutenir ou assurément nous seront pendus séparément ». Émergeant d’une histoire coloniale, les dirigeants africains ont ressenti la nécessité de se soutenir ou de collaborer pour avoir une force et une confiance plus grandes dans les systèmes, structures et institutions africains. Parmi ces structures, l’ES a longtemps été considéré comme le moteur du développement : c’est l’incubateur de la recherche, de la production de connaissances et de la gestion des données ainsi que du développement des capacités. La collaboration entre les établissements d’ES est également nécessaire. L’harmonisation implique l’accord, la synchronisation et la coordination des systèmes éducatifs afin de développer et de renforcer les capacités des établissements d’ES de manière stratégique pour répondre simultanément aux besoins d’éducation et d’employabilité des populations. 21 dirigeants africains sur 54 ont montré leur envie d’une telle collaboration en signant et ratifiant la Convention d’Arusha (1981) qui définit les lignes directrices pour l’harmonisation de l’ES par la reconnaissance mutuelle des qualifications ainsi que par la collaboration entre les pays.
Pour de nombreuses raisons, l’harmonisation des établissements d’ES en Afrique est cependant restée problématique. Le monde globalisé caractérisé par la mobilité de plus en plus importante de la communauté intellectuelle et de la population active a montré qu’il était nécessaire d’accorder une attention croissante à l’assurance qualité de l’ES en Afrique. S’appuyant sur les efforts d’harmonisation existants et éclairée par les évolutions mondiales dans ce domaine, cette note d’orientation étudie les écueils du déficit d’harmonisation, illustre l’urgence d’aligner les agendas continentaux de l’ES au sein d’un cadre de développement durable et recommande aux décideurs africains de revitaliser la Convention d’Arusha en vue de la création d’un Espace africain de l’enseignement supérieur et de la recherche (EAESR). Elle propose également une feuille de route pour l’action par le biais des mécanismes existants pour ouvrir des possibilités de développement en Afrique.