L’éducation en péril en Afrique de l’Ouest et centrale

En dépit des risques auxquels elles s’exposent, les communautés en première ligne de ces combats n’auront de cesse qu’on ne garantisse à leurs enfants l’éducation qui constitue le droit de chaque enfant. Il s’agira toutefois d’une lutte ardue si elles ne bénéficient pas d’un appui supplémentaire, car les programmes d’éducation dans les situations d’urgence en Afrique de l’Ouest et centrale manquent cruellement de moyens. 

Il ne faut pas que cette situation d’urgence sombre dans l’oubli. 

Sans éducation, les enfants seront aux prises avec un avenir dépourvu d’espoir. La vie d’un enfant déscolarisé est une tragédie faite de potentiel non réalisé et d’opportunités manquées. Dans une région marquée par des conflits et une instabilité d’une complexité croissante, l’éducation ne peut en aucun cas être considérée comme facultative : elle constitue une nécessité et une question de survie. Malgré les conflits, les enfants doivent avoir la possibilité d’acquérir les compétences, les connaissances, les valeurs et les aptitudes nécessaires pour devenir des adultes responsables, actifs et productifs.

Le quotidien des enfants déscolarisés est également rempli de dangers. Ils courent un risque d’enrôlement dans les groupes armés beaucoup plus élevé que ceux qui fréquentent l’école. Les filles risquent davantage d’être victimes de violence liée au genre et sont souvent contraintes à un mariage précoce, avec son cortège de grossesses et d’accouchements qui surviennent trop tôt et qui menacent leur vie et leur santé. Les garçons comme les filles deviennent des cibles faciles pour ceux qui se livrent à la traite des personnes, et deviennent plus rapidement des proies pour l’enrôlement dans les groupes armés. 

Trente ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant par les gouvernements du monde, le droit à l’éducation est en péril aujourd’hui dans des communautés touchées par des conflits en Afrique de l’Ouest et centrale. Maintenant plus que jamais, les gouvernements doivent réaffirmer leur engagement à l’égard de l’éducation et protéger les sommes allouées à l’éducation au profit de leurs citoyens les plus jeunes. Le temps est venu d’intensifier les efforts pour faire en sorte que le potentiel de toute une génération de jeunes ne soit pas gaspillé.