Forum GRIPS : l’ADEA souligne l’urgence des réformes pour préparer la main-d’œuvre africaine à l’avenir

Le lundi 30 juin, le secrétaire exécutif de l’ADEA, Albert Nsengiyumva, s’est joint à d’autres panélistes pour réfléchir au lien entre les systèmes éducatifs africains et la capacité du continent à constituer une main-d’œuvre et une base de compétences pour son économie. Lors du Forum GRIPS, organisé par l’Institut national des études politiques (GRIPS) du Japon, Albert a souligné l’urgence de réformes éducatives en Afrique afin de tirer parti du dividende démographique du continent et d’assurer une cohérence entre l’éducation et la formation d’une part, et les besoins en compétences de l’industrie et du marché du travail d’autre part.
Dans son discours liminaire intitulé « Développement des capacités humaines et transition vers le monde du travail en Afrique », qu’il a présenté conjointement avec Mme Atsuko Toda, directrice principale de la Fondation Mastercard, Albert a souligné l’importance cruciale d’aligner l’éducation sur l’emploi, l’entrepreneuriat et la durabilité, tout en exposant les principaux défis à relever, notamment les 100 millions d’enfants non scolarisés, le manque de 15 millions d’enseignants et le décalage généralisé entre les systèmes éducatifs et les besoins du marché du travail. Les disparités persistantes entre les sexes et les déficits infrastructurels aggravent encore la crise.
Il a toutefois identifié des progrès notables, notamment une augmentation de 15 % des taux d’achèvement des études à tous les niveaux, l’expansion de divers programmes d’apprentissage et des initiatives pédagogiques structurées qui améliorent les compétences fondamentales en Afrique. Il a également fait part de l’engagement politique croissant en faveur de la lutte contre la pauvreté éducative en Afrique, notamment par la mise en œuvre de la Coalition ministérielle pour l’apprentissage fondamental en Afrique, l’engagement FLEX 2024, la création de plusieurs initiatives visant à renforcer les capacités des enseignants, notamment le Centre africain pour le leadership scolaire (ACSL) et l’initiative Leaders in Teaching (LIT), et à garantir l’adéquation entre les programmes d’enseignement et le monde du travail.
Albert a ainsi défini un programme d’action en matière d’éducation pour les décideurs politiques du continent et a appelé les parties prenantes à unir leurs efforts avec l’ADEA et ses partenaires afin de mettre en place un système éducatif cohérent et intégré, de développer les initiatives de formation des enseignants et de renforcement des compétences entrepreneuriales, de réformer l’EFTP et les programmes de formation de courte durée afin de les adapter au marché du travail, et d’investir dans l’alphabétisation numérique, en particulier dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la pensée critique et des compétences en matière de résolution de problèmes.
Il a invité les participants à la prochaine Triennale 2025 de l’ADEA à Accra, qui sera consacrée au « Renforcement de la résilience des systèmes éducatifs africains ». Le forum s’est conclu par un appel unanime en faveur de l’apprentissage tout au long de la vie, de politiques fondées sur des données et du renforcement des partenariats afin de garantir que les jeunes Africains soient préparés pour l’avenir.