Le rôle de la jeunesse dans l’éducation

À l'occasion de la Journée internationale de la jeunesse, nous examinons comment exploiter le dividende démographique en Afrique

L’Union africaine reconnaît que les investissements faits aujourd’hui dans la santé, l’émancipation, l’éducation et l’enseignement de compétences pour les jeunes seront déterminants pour la trajectoire de développement de l’Afrique sur les 50 prochaines années et contribueront à la réalisation de « l’Afrique Que Nous Voulons ».

Des étudiants de l'Université du Ghana écoutent leur enseignant de Sciences politiques à Accra au Ghana. CREDIT: World Bank/Dominic Chavez

Ceci est le dixième post d’une série de collaborations entre le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) 

Le 12 août est la Journée internationale de la jeunesse. Le besoin pressant de transformer le potentiel de l’énorme population de jeunes Africains – le plus grand atout du continent – en dividende démographique est le thème qu’a choisi cette année l’Union africaine. L’Union reconnaît que les investissements faits aujourd’hui dans la santé, l’émancipation, l’éducation et l’enseignement de compétences pour les jeunes seront déterminants pour la trajectoire de développement de l’Afrique sur les 50 prochaines années et contribueront à la réalisation de « l’Afrique Que Nous Voulons ».

Le thème du dividende démographique dont on tire parti au moyen d’investissements dans la jeunesse correspond parfaitement à l’engagement pris par les États africains à réaliser le quatrième Objectif de développement durable : « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et […] promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

Une éducation favorisant l’égalité des sexes est essentielle

Pour le Forum des éducatrices africaines (FAWE), qui œuvre aux côtés de 33 pays africains à l’émancipation des filles et des femmes par une éducation favorisant l’égalité des sexes, il est vital d’atteindre la cible 4.1 de cet objectif afin de tirer parti du dividende démographique. Cette cible est la suivante : « faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, qui débouche sur un apprentissage véritablement utile ».

Atteindre cette cible – une perspective qui demeure relativement lointaine – nécessitera un engagement conséquent de la part des États et de leurs partenaires de développement, ainsi qu’un grand changement en termes d’attitudes culturelles relatives au rôle des filles et des jeunes femmes dans la société.

Dans la culture africaine, hautement patriarcale, nombreuses sont celles qui ne parviennent pas à tirer parti des bénéfices escomptés de l’éducation. Très jeunes, les filles internalisent leur subordination, ce qui entrave leur capacité à agir en tant qu’individus et à faire leurs propres choix.

Une meilleure équité, égalité des sexes et inclusion sont également l’un des objectifs du GPE 2020, le plan stratégique sur 5 ans du Partenariat mondial pour l’éducation. Le GPE a détaillé sa méthodologie pour y parvenir dans sa stratégie sur l’égalité entre les sexes.

L’émancipation des femmes par l’éducation

Je ne saurais convenir davantage avec l’idée qu’on peut parvenir à une société plus égalitaire en s’attaquant aux préjugés sexistes dès le plus jeune âge et avec le fait que l’émancipation des femmes par l’éducation est un puissant facteur d’évolution culturelle. Le FAWE fait la promotion active de ces deux domaines d’évolution dans notre engagement auprès des décideurs politiques, des planificateurs et des gestionnaires du secteur de l’éducation en Afrique.

La prochaine conférence du FAWE sur l’éducation des filles en Afrique, qui aura lieu du 23 au 25 août à Lusaka, est l’occasion pour nous d’appeler les décideurs politiques à donner une plus grande priorité à l’égalité des sexes dans l’éducation. En effet, nous le savons, celle-ci n’est pas suffisamment prise en compte par de nombreux pays.

Le thème de la Conférence, « Vers une égalité des sexes dans l’éducation : Placer la jeunesse en position d’ambassadrice de l’Agenda africain en matière d’éducation », a été choisi pour souligner l’importance de l’émancipation des jeunes afin que ceux-ci bénéficient de leur éducation, ainsi que de favoriser et d’atteindre l’égalité entre les sexes grâce à l’éducation et à des systèmes de formation, ce qui fait partie de la Stratégie continentale 2016 – 25 de l’éducation pour l’Afrique de l’Union africaine. Celle-ci engage les États à considérer les implications en termes d’égalité entre les sexes de chaque action qu’ils entreprennent dans la prestation des services éducatifs et de l’enseignement de compétences.

La conférence constituera un forum pour que décideurs politiques et professionnels de l’éducation explorent de nouveaux moyens d’affronter les difficultés qui continuent d’entraver l’égalité entre les sexes dans l’éducation en Afrique.

Obtenir un engagement politique en faveur de l’égalité des sexes

Nous voulons contribuer à la formation d’un consensus sur le fait qu’une éducation de qualité est une condition nécessaire de l’inclusion et de l’égalité, et obtenir un renouvellement des engagements politiques envers la réalisation des objectifs d’égalité de la Stratégie continentale 2016 – 25 de l’éducation pour l’Afrique, l’Objectif de développement durable pour l’éducation et le cadre socioéconomique de l’Agenda 2063.

Les jeunes bénéficiaires des programmes et projets du FAWE partageront leur expérience sur l’impact transformationnel de l’éducation, et l’un des thèmes traités sera l’équité dans l’éducation.

Les participants à la conférence seront encouragés non seulement à mesurer les progrès de façon quantitative, mais à regarder de plus près la façon dont les filles et les femmes apprennent et ce qu’elles apprennent, à la fois indépendamment et en comparaison avec les garçons et les hommes. Nous voulons montrer aux participants que l’entrée dans des institutions dominées par les hommes ne résout pas en soi le problème de la discrimination contre les filles et les femmes.

Au-delà de la conférence, le FAWE espère que les décideurs politiques de l’éducation – qu’il s’agisse des agences publiques ou des prestataires non publics – prendront des mesures décisives afin de faire évoluer leur système éducatif grâce à des interventions en faveur de l’égalité entre les sexes, au partenariat et au soutien auprès des communautés, et enfin, en créant des environnements scolaires propices à un véritable apprentissage.

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