Atelier régional du pôle de qualité inter-pays sur l’alphabétisation et les langues nationales (PQIP-ALN)

Date: 
21 Août 2017 - 23 Août 2017
Ville: 
Cotonou
Pays: 
Bénin

« Sensibilisation et formation de réseaux régionaux en vue de la promotion d’une politique d’éducation multilingue et multiculturelle, dans les pays, au plan sous-régional et régional »

La triennale 2017 de l’ADEA a été une opportunité pour focaliser la réflexion sur un des facteurs clés de réussite du système éducatif, à savoir le lien entre culture et éducation. En effet, son sous-thème III : « La mise en œuvre de l’éducation à la renaissance culturelle africaine et aux idéaux du panafricanisme pour promouvoir l’intégration continentale et la naissance des États-Unis d’Afrique) » a permis d’analyser les différents paramètres, au nombre desquels les langues et les cultures que celles-ci véhiculent, constituent des matériaux importants du socle de cette renaissance culturelle africaine. On pourrait même affirmer que ces réflexions ont raffermi les consciences individuelles et collectives sur le fait que l’Union Africaine peut être avantageusement bâtie autour d’une approche humaniste de l’éducation, elle-même construite autour d’une éthique multiculturelle et multilingue qui promeut l’inclusion, la compréhension mutuelle et la cohésion sociale. En effet, le multilinguisme et le multiculturalisme, s’ils sont bien gérés, peuvent efficacement jouer le rôle de levain dans le processus d’acquisition de compétences diverses nécessaires à la renaissance culturelle africaine et constituer des leviers efficaces de supports d’échanges économiques, autant dire pour le développement durable du continent.

Cependant, force est de constater que la concrétisation parfaite des droits linguistiques des individus constitue encore aujourd’hui, un défi à l’échelle mondiale et particulièrement  pour la plupart des Etats Africains. A titre d’exemple, l’Afrique subsaharienne à elle seule compte plus de 2000 langues, soit près d’un tiers des langues du monde. Malheureusement, ces langues gravitent généralement autour des langues officielles étrangères et n’ont pas l’opportunité d’assumer pleinement une fonction valorisante. Mieux, elles végètent en marge des systèmes éducatifs nationaux au risque de s’appauvrir graduellement et de disparaître tôt ou tard, à défaut d’un environnement juridique  fort, et résolument favorable à l’utilisation optimale des langues et cultures africaines.

Le présent atelier s’inscrit dans cette perspective, en se focalisant sur le thème « Sensibilisation et formation de réseaux régionaux en vue de la promotion d’une politique d’éducation multilingue et multiculturelle, dans les pays, au plan sous-régional et régional ».

De manière précise, il s’agira d’amener des décideurs politiques, des directeurs en charge des langues nationales et des partenaires en éducation, à avoir une image plus positive du multilinguisme et surtout du rôle déterminent qu’il peut jouer en faveur de l’intégration continentale  et pour l’accélération d’une offre éducative de qualité en Afrique. En effet, les recherches menées jusqu’à nos jours ont montré que l’on apprend mieux dans sa langue maternelle ou celle qu’on maitrise le mieux et que celle-ci prépare et complète l’apprentissage d’autres langues. Le multilinguisme doit donc être perçu dans ce cadre précis de l’éducation, comme une richesse pour l’Afrique, une stratégie qui améliore les apprentissages,  facilite l’articulation entre les langues d’enseignement, promeut l’éducation inclusive et privilégie une meilleure réussite des apprenants et apprenantes.

Au-delà de la présentation des avancées déjà réalisées en matière de promotion des langues locales, cet atelier de Cotonou, tentera d’indiquer de manière claire les orientations possibles ainsi que le modèle de synergie partenariale requis pour gagner le pari de la prise en compte du multilinguisme et du multiculturalisme dans les systèmes éducatifs en Afrique.

Objectif général

  • Promouvoir une politique d’éducation multilingue et multiculturelle de qualité en général et en particulier les stratégies d’utilisation des langues transfrontalières véhiculaires dans l’éducation/alphabétisation en faveur de la renaissance culturelle et l’intégration continentale.

Objectifs spécifiques

  • Construire une compréhension et une vision commune des enjeux de l’éducation multilingue et multiculturelle ;
  • S’approprier les processus et pratiques d’éducation/ alphabétisation en contexte multilingues ;
  • Identifier les enjeux majeurs et les actions à renforcer à court et moyen terme, pour accroitre les effets quantitatifs et qualitatifs durables, en matière d’éducation multilingue dans les pays et en zones transfrontalières.

Résultats attendus

  • À court terme :
    • Les cadres et responsables des ministères en charge de l’éducation et des langues nationales, au niveau des pays sont sensibilisés sur les enjeux d’une politique d’éducation formelle et non formelle en contexte multilingue  et les stratégies de sa mise en œuvre ;
    • Les responsables techniques africains sont engagés à soutenir et à promouvoir les politiques d’éducation multilingues ; 
    • Des propositions d’actions sont faites pour la promotion des langues transfrontalières.
  • A moyen terme :
    • Des textes officiels sont pris, dans l’espace du pole de qualité en faveur d’une éducation multilingue et multiculturelle ;
    • Une politique linguistique explicite en faveur des langues et cultures africaines est adoptée et appliquée par les pays,