Le PQIP favorise la paix à travers l’éducation

La paix, la sécurité et la stabilité sont des conditions préalables nécessaires à la croissance et au développement économiques. L’éducation est reconnue comme un des ingrédients clés dans la construction d’une culture de la paix. Ceci s’explique par le fait que l’éducation aide à lutter contre la pauvreté, à promouvoir la paix, la justice sociale, les droits de l’homme, la démocratie, et la sensibilisation à l’environnement ; elle encourage également une vision positive de la diversité.

Le Bureau des ministres de l’éducation de l’ADEA a été à l’origine de la création d’un Pôle de qualité inter pays (PQIP) sur l’éducation pour la paix en 2009, afin de renforcer les interventions visant à promouvoir la paix à travers l’éducation. Le Pôle réunit des pays africains pour partager des connaissances et des expériences et sert de cadre à un apprentissage et à des actions concertés entre les pays. Il compte également des partenaires stratégiques pour faciliter la réalisation de ce noble objectif. Actuellement, 15 pays africains participent aux activités du PQIP.

Dans le cadre du PQIP, les ministres de l’éducation en Afrique et les responsables techniques de l’éducation se retrouvent pour prendre des engagements et élaborer des actions concertées pour promouvoir la paix à travers des stratégies d’éducation. Parmi les principales réalisations grâce au PQIP :

  • Des réunions organisées pour partager des expériences et des meilleures pratiques, et élaborer un plan d’action commun ;
  • La signature par les ministres des communiqués de Mombasa et Naivasha pour faciliter la mise en œuvre des engagements pris ;
  • Les informations récentes données régulièrement par les pays sur leurs dernières initiatives spécifiques en faveur de la paix.

La célébration de la Journée internationale de la paix le 21 septembre 2014 coïncide cette année avec le moment où le PQIP est en train de renforcer les structures et de mobiliser un soutien en faveur de programmes portant sur des problèmes concernant plusieurs états, à savoir la radicalisation des enfants et de la jeunesse débouchant sur la violence et l’extrémisme.

L’adoption d’une approche basée sur les droits pour établir la paix à travers l’éducation, comme avec « le droit des peuples à la paix » cette année, encouragera une approche holistique de la programmation et de la mise en œuvre des initiatives pour la paix.

Tout secteur de l’éducation axé sur la promotion de la paix doit adopter une approche sensible au conflit dans l’élaboration de la politique et la programmation, qui favorise l’égalité, le respect, l’empathie, la compréhension et une appréciation mutuelle entre les personnes, les groupes et les nations. Le programme de l’éducation doit également transmettre directement et activement des connaissances, des compétences nécessaires à la vie et des valeurs qui encouragent une coexistence pacifique.

Le Rapport 2009 sur le développement en Afrique indique que le continent africain a été durement éprouvé par de violents conflits. Le continent a payé un lourd tribut en termes de souffrance humaine et d’opportunités de développement perdues. Le secteur de l’éducation n’a pas été épargné par les conséquences de la violence. En dépit des avancées vers l’éducation pour tous au cours de la dernière décennie, le niveau d’instruction dans de nombreux pays africains reste plutôt faible. D’après le Rapport mondial de suivi de 2011, l’Afrique subsaharienne abrite 43 % des enfants non scolarisés de la planète, la situation étant pire dans les pays touchés par des conflits. 66 % seulement des jeunes savent lire dans les pays touchés par les conflits en Afrique subsaharienne, contre 93 % dans les autres pays du monde non touchés par des conflits. Les gouvernements africains doivent donc prendre des mesures urgentes et adopter une approche multispectrale pour lutter contre l’impact des violents conflits sur le continent.

En outre, selon le FNUAP, 43 % de la population de l’Afrique a moins de 15 ans. En raison des circonstances socio-économiques, et de l’absence d’opportunités qui facilitent le développement des compétences pour la vie et le travail, la majorité de cette population occupe des emplois mal payés ou n’a simplement pas d’emploi. Si l’énergie de la jeunesse n’est pas canalisée vers des activités créatrices et en faveur de causes positives, elle peut dégénérer en violence. Atteindre les jeunes à travers des programmes qui intègrent l’éducation pour la paix peut permettre d’améliorer leur capacité et d’utiliser leur potentiel en faveur de l’établissement de la paix dans leur environnement et dans la société en général.