L’ADEA prend part à une rencontre au Sénégal sur la promotion de l’enseignement des maths et des sciences

On reconnait du 2ème à partir de la gauche vers la droite, le représentant de l’ADEA, Coordonnateur du GTENF, le Secrétaire Générale du Ministère et le représentant de la JICA au Sénégal
Des élèves procèdent à des correction d'exercices de mathématiques lors de la visite des participants à l'atelier sous-régional organisé au Sénégal avec l'appui de la JICA
Des discussions de groupe animées lors d’un cours de mathématiques de niveau CM tenue dans une école de zone rurale dans la commune de Thiès du Sénégal

Un atelier sous régional a été organisé par le Sénégal et l’Agence japonaise de Coopération Internationale (JICA) en mai 2015 pour finaliser les modules de formation en construction pour les mathématiques, les sciences et les technologies dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. La rencontre visait aussi à capitaliser les acquis et initiatives des différents pays. Elle devait servir de cadre pour une mutualisation d’expériences en matière d’enseignement et d’apprentissage des maths et sciences et de la technologie dans la sous région.

Pendant 4 jours, les participants ont présenté leurs expériences en la matière, partagé les résultats des études sur les principales activités réalisées, identifiés les défis et visiter des classes et des cellules d’animation pédagogique pour voir comment les initiatives proposées dans le cadre de ces programmes se traduisent au concret.

L’ADEA qui était invitée à cette importante rencontre a été représentée par le Coordonnateur du Groupe de Travail sur l’Éducation non formelle (GTENF), Prof. Ibrahima Bah-Lalya. Dans son intervention au nom de la Secrétaire Exécutive Mme Oley Dibba-Wadda, le coordonnateur a fait remarquer que l’ADEA trouve un énorme intérêt dans la coopération avec le Japon et avec les ministères d’éducation et de formation des pays de la sous-région. 

Les travaux menés dans le cadre de ce programme sont effectivement en phase avec ceux en cours au sein de l’ADEA, notamment en ce qui concerne la mutualisation des expériences pour le renforcement des mathématiques et des sciences dans le curriculum des systèmes éducatifs africains. C’est pourquoi l’association a créé en son sein un Groupe de Travail spécialement dédié à ces matières et qui se donne comme objectif d'améliorer les programmes d'enseignement des mathématiques et des sciences en Afrique. Ce groupe s’est mué en Pôle de Qualité Inter-pays pour plus d’efficacité, une meilleure dissémination des bonnes pratiques et une meilleure adaptation aux défis du 21ème Siècle. 

C’est aussi la raison qui explique que l’ADEA, à travers son Groupe de Travail sur l’Education Non-formelle, est en train de procéder à une cartographie des foyers coraniques au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, afin d’aider à compléter les programmes d’éducation dispensés dans ces foyers, programmes qui pèchent par la faible proportion d’enseignement des mathématiques et des sciences.

Le Groupe de l’ADEA conduit également des revues par les pairs au Congo et au Burkina avec le souci de renforcer l’usage des technologies de l’information et de la communication dans les pratiques de l’administration scolaire et dans les processus d’apprentissage. 

Des débats riches et soutenus se sont déroulés dans deux villes sénégalaises (Dakar et Thiès) pour couvrir des points aussi décisifs que : (1) la pérennisation des acquis à travers une institutionnalisation bien pensée, (2) le rôle des apprenants dans une reforme qui ambitionne de passer de l’approche qui privilégiait l’enseignement à une autre qui se fonde sur l’apprentissage, (3) comment s’assurer que les encadreurs ne supplantent pas les maitres en situation de classe, (4) les modules de formation à privilégier, compléter, soutenir et disséminer, (5) la prise en compte du préscolaire, du post-primaire et du non formel dans le cadre d’un continuum qui couvre l’ensemble de l’éducation de base, (6) comment passer à l’échelle pour que les acquis des programmes soutenus par la JICA soient bénéfiques à l’ensemble des apprenants des pays concernés, (7) comment mettre en cohérence les données provenant aussi bien des recherches quantitatives que qualitatives pour renforcer le programme sur le terrain, (8) comment assurer un financement adéquat, et (9) comment intégrer l’approche pédagogique ASEI-PDSI dans les programmes nationaux et dans les écoles de formation des formateurs.

Ces débats et les visites de terrain ont permis de formuler huit recommandations majeures:

  1. Envisager une activité d’implantation du module groupe d’apprentissage auprès des enseignants;
  2. Renforcer le suivi ;
  3. Introduire les modules dans le référentiel de formation initiale ;
  4. Plaider auprès des dirigeants d'appuyer effectivement l'enseignement des mathématiques et des sciences à tous les niveaux d'enseignement ;
  5. Exhorter les encadreurs d'organiser des activités de recherche – action ;
  6. Organiser périodiquement des rencontres sous régionales de manière tournante ; 
  7. Envisager des activités susceptibles de garantir un continuum (pré et post primaire, non formel);
  8. Introduire les TIC pour la promotion des sciences et des mathématiques.

Les conclusions et recommandations de cet atelier de mutualisation qui a été organisé par la JICA et le Ministère de l’Education nationale du Sénégal confortent l’approche utilisée par la coopération japonaise pour soutenir les systèmes éducatifs africains dans le développement des sciences d’une part et, de l’autre, les choix stratégiques faits par l’ADEA pour une éducation en phase avec les besoins réels de développement social et économique de l’Afrique. La Triennale de l’ADEA à venir, qui doit se tenir au Maroc, continuera la réflexion engagée à Dakar et à Thiès grâce à la coopération japonaise et au gouvernement sénégalais. 

Pour plus d'information, veuillez contacter Prof. Ibrahima Bah-Lalya, Coordonnateur du Groupe de Travail sur l’Éducation non formelle (GTENF), lalyabah22@gmail.com