L’ADEA participe à une revue par les pairs du système éducatif du Congo
Des experts de l’ADEA, du Congo, du Burkina Faso et de l’Université de Séoul ont achevé une revue par les pairs du système éducatif du Congo en août dernier. La revue constituait la phase III d’un processus en cinq étapes qui comprend : 1) une phase préparatoire menant à la signature d’un cadre de coopération ; (2) une étape d’autoévaluation effectuée par le pays pour évaluer ses propres performances ; (3) une revue internationale par des pairs africains et coréens pour confirmer et/ou compléter les observations de l’équipe nationale ; (4) une phase de validation/partage ; et (5) une étude d’impact de l’exercice de revue par les pairs qui devra être menée ultérieurement.
L’exercice de revue par les pairs avait été demandé par le Congo. Une fois achevé, il devrait aboutir à des propositions concrètes visant à améliorer la qualité de l’éducation, en accord avec les choix stratégiques du Congo.
La mission a complété les observations préalables de l’équipe nationale sur les réalisations du Congo vers l’amélioration de la qualité de l’éducation, en conformité avec le chemin de l’avenir. Une attention particulière a été portée : (i) aux efforts du pays pour réaliser les engagements de l’EPT/ ODM, et (ii) à une formation adéquate des enseignants de l’école primaire et des superviseurs.
La Phase III de la revue par les pairs a fait les constatations suivantes :
- Il est possible que le Congo n'atteigne par les objectifs EPT et les ODM. Des progrès importants ont été réalisés dans le pré primaire - même s’ils restent plus faibles que la moyenne en Afrique - ainsi qu'au plan de l’accès à l’enseignement primaire, bien que ces derniers soient le fait du secteur privé. Côté négatif : les programmes s’adressant aux jeunes et aux adultes illettrés stagnent ; la qualité de l’éducation reste médiocre avec des taux de redoublement élevés dans le primaire et des taux d’abandon supérieurs à la moyenne dans le secondaire.
- Ces résultats moyens sont principalement attribués aux facteurs suivants : (i) l’impact de la guerre ; (ii) un nombre insuffisant d’enseignants ; (iii) un programme national qui ne s’est pas adapté aux nouveaux besoins de l’éducation et à l’employabilité des jeunes diplômés ;
- Côté positif, la revue a noté que la paix était revenue dans le pays et qu’il y avait une solide volonté politique de soutenir l’éducation. Le pays jouit également d'une situation financière saine et affiche une volonté de s’attaquer aux besoins d’apprentissage des groupes les plus défavorisés. Il s'engage également à décentraliser le système éducatif, à réfomer les programmes et à introduire les TIC dans l’école ;
- La revue a reconnu ces évolutions positives et a fait les recommandations suivantes : (1) restructurer l’enseignement de base de façon à assurer une continuité (préprimaire- primaire – post primaire) ; (2) développer un système diversifié pour répondre aux divers besoins des apprenants congolais (formel, non formel et informel) ; (3) élaborer un nouveau programme basé sur les compétences nécessaires dans le monde d’aujourd’hui, la maîtrise des TIC et la préprofessionnalisation ; (4) régler les problèmes d’équité en équilibrant l’enseignement urbain et rural et en encourager l’éducation inclusive ; (5) prendre des initiatives rigoureuses pour réduire les redoublements dans l’enseignement primaire et l’abandon dans l’enseignement secondaire ; (6) réglementer le secteur privé de manière à préserver l’équité sociale ; (7) recruter et former un plus grand nombre d’enseignants ; (8) revoir les programmes de formation des enseignants pour les aligner sur les besoins de l’enseignement primaire et permettre une meilleure articulation entre la formation initiale et continue ; (9) améliorer le financement des programmes d’éducation et l’efficacité des dépenses ; (10) améliorer la gouvernance à travers une véritable décentralisation qui donnera plus d'autonomie aux écoles locales.
La plupart de ces changements impliquent d’introduire et de renforcer l’utilisation des TIC dans les processus administratifs et d’enseignement. La Corée du Sud est intéressée à soutenir cette initiative.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Ibrahima Bah-Lalya, coordinateur du Groupe de travail sur l’éducation non formelle (GTENF), lalyabah2@yahoo.com