Journée internationale de l’alphabétisation

La Journée internationale de l’Alphabétisation est célébrée le 8 septembre de chaque année. Elle marque, depuis son lancement en 1965, un temps fort pour faire valoir et encourager les efforts d’alphabétisation engagés à travers le monde. Pour l’ADEA et le GTENF en particulier, l’évènement revêt un caractère particulier en 2014 car l’un de ses partenaires privilégiés, l’APENF (Association pour la Promotion de l’Education non-formelle), reçoit le prix UNESCO pour son extraordinaire travail en faveur des femmes en situation d’extrême pauvreté.

L’ADEA a fait de l’alphabétisation une de ses priorités et, en élaborant ses activités sur la thématique, elle s’est assurée que la démocratisation de l’accès à l’éducation et le droit à l’éducation sont effectives, que ses activités encouragent une alphabétisation fonctionnelle et utile aux apprenants, qu’elles mettent au centre de leurs préoccupation le développement durable, qu’elles sont construites sur une base participative et partenariale et qu’elles reflètent les dernières évolutions en matière de mondialisation et d’avancée des nouvelles technologies.  

Ce sont ces critères qui sous-tendent les activités dans lesquelles l’ADEA et le GTENF en particulier sont engagés en 2014 pour la promotion et le soutien à l’alphabétisation dans quatre axes principaux:

  • Contribuer au développement de cadres de concertation inclusifs et viables tels que le Pole de qualité inter-pays sur l’alphabétisation et les langues nationales afin de mutualiser les initiatives en faveur de l’alphabétisation de 14 pays africains;
  • Contribuer à des travaux analytiques pour générer de nouvelles idées et améliorer les pratiques d’alphabétisation. Les revues par les pairs menées au Burkina Faso en sont une illustration;
  • Contribuer aux initiatives en faveur de l’alphabétisation engagées par des pays membres et des partenaires. Entrent dans ce cadre la contribution au lancement de la campagne spéciale d’alphabétisation au Burkina Faso, à la réflexion sur le  développement d’un Master’s Degree professionnels sur l’éducation non formelle en Afrique de l’Ouest, à la réflexion sur le programme « Educate a child » qui est financé par le Qatar dans plusieurs pays saharo-sahéliens et au programme d’éducation en faveur des  groupes nomades transfrontaliers en Afrique de l’Ouest et du Centre. C’est dans ce cadre que le GTENF, basé au Burkina Faso, a participé l’an passé à la célébration de la journée internationale à Bobo Dioulasso et se prépare à assister, cette année, à la célébration de la Journée dans la région de la boucle du Mouhoun ;
  • Participer activement aux campagnes de communication et d’information sur les meilleures pratiques dans le sous-secteur diffusées à travers les sites internet de l’ADEA et du GTENF, le journal Kibaré du GTENF et le bulletin de l’ADEA.

L’ADEA contribue ainsi au développement d’une alphabétisation fonctionnelle capable d’atteindre le ‘Dernier Quart’, ceux en dehors de l’éducation  « formelle » et sans l’éducation desquels on ne peut parler d’Education Pour Tous.

L’intérêt de la Communauté Internationale pour l’alphabétisation s’est manifesté depuis les années 1946, lorsque l’UNESCO a créé son 1er Comité de l’éducation centré sur la promotion de l’Éducation fondamentale. Ce comité engagea immédiatement une série d’actions qui déboucheront en 1965 sur la reconnaissance, par le Congrès mondial des Ministres de l’éducation, de l’alphabétisation comme  un élément central du processus de développement économique et social » des pays. C’est sur cette lancée que fut créée la Journée internationale de l’Alphabétisation.

En 1990 est proclamée l’Année internationale de l’alphabétisation par l’Assemblée générale des Nations Unies et, à Jomtien, la Déclaration mondiale sur ‘l’Education Pour Tous’ reconnait le rôle essentiel de l’alphabétisation pour le développement social et économique. Une décennie plus tard, la communauté internationale adopte le Cadre d’Action de Dakar qui prend acte du rôle fondamental de l’alphabétisation et trace comme objectifs aux pays et à la Communauté internationale de répondre aux besoins éducatifs des jeunes et des adultes et d’améliorer de 50% les niveaux d’alphabétisation des adultes, notamment des femmes d’ici 2015 et d’assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente » (Objectif IV de l’EPT).

Cette mesure est immédiatement suivie d’effet avec le lancement en 2003 de la Décennie des Nations Unies pour l’Alphabétisation (2003-2012) qui ambitionnait de répondre aux besoins éducatifs fondamentaux  des individus et des groupes par un soutien significatif aux programmes d’alphabétisation et d’éducation non-formelle.

Ces efforts ont une résonnance particulière pour l’Afrique au Sud du Sahara où le problème de l’analphabétisme demeure encore sérieux malgré des décennies d’efforts. En effet, en 2011 plus de 23% des enfants en âge de scolarité sont toujours exclus de l’école, ce qui représente près de 30 millions d’individus. Dans des pays comme le Burkina Faso plus de 1.010.000 enfants étaient concernés en 2013. Et plus de 845.000 autres au Mali et 950.000 au Niger se trouvaient dans la même situation. 

Toujours en Afrique au Sud du Sahara, l’UNESCO a recensé en 2009, plus de 21 millions d’adolescents (entre 15 et 21 ans) non scolarisés auxquels il faut ajouter 153 millions d’adultes (21 ans et plus) dont 60% étaient des femmes.

Ces individus sont exposés au chômage, à la délinquance à la prostitution, à la précarité en matière de santé et d’hygiène, à l’insécurité et aux recrutements par des groupes qui entretiennent des conflits armés en Afrique. Il y a donc urgence à prendre des mesures idoines pour faire face aux défis que pose leur situation.

Groupe de travail sur l'Education Non Formelle (GTENF)

Pôle de qualité inter-pays sur l'alphabétisation et les langues nationales (PQIP-ALN)

Cadre d’orientation stratégique de l’éducation non formelle dans une vision holistique, intégrée et diversifiée de l’éducation tout le long de la vie