Autonomiser la jeunesse africaine : L’ADEA appelle à un renforcement de la collaboration entre l’industrie et l’éducation

Publié le

Johannesburg, Afrique du Sud – 28 février 2025

Lors du récent Lekgotla du secteur de l'enseignement de base, organisé par le Département de l'enseignement de base (DBE) de l'Afrique du Sud, Shem Bodo, chargé supérieur des programmes de l’ADEA, a souligné le rôle crucial de l’industrie dans la construction d’un système éducatif adapté aux défis futurs de l’Afrique. Intervenant dans un panel d’experts intitulé « Décrypter le rôle de l’industrie dans la création d’un système éducatif réactif et adapté à l’avenir », lors du deuxième jour de cet événement de trois jours, Shem a insisté sur l’urgence d’autonomiser la jeunesse africaine en renforçant les partenariats entre l’éducation et l’industrie.

Avec une population en âge de travailler qui devrait dépasser celle du reste du monde, il a mis en avant la nécessité d’équiper les jeunes des connaissances, compétences, comportements et attitudes requis pour une intégration efficace dans le marché du travail et la société.

L’importance de la collaboration entre l’industrie et l’éducation

Shem a réitéré l’importance de doter la jeunesse africaine des compétences nécessaires pour une insertion professionnelle réussie. Il a insisté sur le fait que l’industrie a un intérêt direct dans le processus de formation et doit s’impliquer activement dans l’élaboration des programmes éducatifs. Cette implication vise à garantir que l’éducation répond aux besoins croissants en compétences et aux exigences comportementales du marché du travail. Il a identifié six domaines clés d’engagement :

  • Développer une main-d’œuvre qualifiée, pertinente et prête à l’emploi.
  • Investir dans l’apprentissage numérique et les pédagogies innovantes.
  • Aligner les pratiques en classe sur les exigences d’employabilité futures.
  • Promouvoir la transparence et la responsabilité dans l’éducation.
  • Soutenir des curricula et des infrastructures adaptés au développement des compétences.
  • Améliorer la collecte et l’utilisation des données pour une prise de décision fondée sur des preuves.

Il a également mentionné les défis existants qui entravent une intégration fluide entre le secteur éducatif et l’industrie. Par exemple, l’absence de cadres normalisés pour les partenariats école-industrie entraîne des résultats incohérents, rendant impératif l’établissement d’une collaboration plus structurée.

Un appel à l’action pour les décideurs et l’industrie

En conclusion, Shem a plaidé pour un engagement politique fort, un leadership stratégique et un soutien accru du secteur privé afin de mettre en œuvre les feuilles de route éducatives continentales et régionales. Il a également insisté sur la nécessité d’adopter des approches globales pour lever les barrières à l’éducation, notamment pour les jeunes défavorisés. Il a souligné l’importance de :

  • Développer des voies d’apprentissage alternatives pour les enfants déscolarisés.
  • Intégrer l’EdTech, l’intelligence artificielle et des modèles innovants pour combler les lacunes éducatives.
  • Renforcer la formation des enseignants, les parcours professionnels et le développement professionnel continu.

À l’approche des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, l’ADEA continue de promouvoir des partenariats stratégiques et des solutions basées sur les politiques éducatives afin de préparer la jeunesse africaine à un avenir plus inclusif et prometteur. Son Plan stratégique quinquennal 2024-2028 met fortement l’accent sur l’alignement entre l’éducation et l’industrie.

Le Lekgotla du secteur de l'enseignement de base est un forum annuel de haut niveau sur l’éducation organisé par le Département de l'enseignement de base de l’Afrique du Sud. Il rassemble des responsables gouvernementaux, parties prenantes du secteur éducatif, dirigeants d’entreprises, chercheurs et partenaires de développement pour discuter des défis et opportunités clés du système éducatif. Le Lekgotla constitue une plateforme stratégique permettant d’évaluer les progrès de l’éducation de base en Afrique du Sud, de discuter des priorités et réformes politiques, de partager les meilleures pratiques et innovations, et de renforcer la collaboration entre les secteurs public et privé ainsi que la société civile.

Chaque année, ce forum met l’accent sur des thèmes prioritaires visant à améliorer l’enseignement, les résultats d’apprentissage, le développement des programmes scolaires, les infrastructures et le renforcement des compétences, pour s’assurer que le système éducatif sud-africain réponde aux besoins futurs du pays.