Groupe de travail sur les statistiques de l'éducation (GTSE)

Les statistiques de l’éducation ont depuis longtemps été négligées dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. On raconte qu’un ministre de l’éducation frustré aurait déclaré : « A quoi servent les statistiques ? C’est d’écoles et de livres que nous avons besoin ! » « Oui, bien entendu, » rétorque un planificateur de l’éducation. « Mais combien ? » Alors que la demande de statistiques en éducation ne cesse de croître, les investissements dans les systèmes de gestion d’information n’ont pas suivi la cadence. De nombreux pays en proie à une récession économique ont dû procéder à des suppressions d’emploi et à des coupures budgétaires. Et d’importants goulots d’étranglement existent à toutes les étapes du traitement de l’information. Les problèmes vont du manque de standardisation des registres scolaires et à des méthodes de collecte des données génératrices d’erreurs jusqu’à l’absence de rapports analytiques produits à partir des données recueillies. 

Qu'est-ce que le Groupe de travail sur les statistiques de l'éducation ?

Le Groupe de travail sur les statistiques de l’éducation (GTSE) a été créé en 1989. Sa création correspond à une prise de conscience croissante, parmi les décideurs africains, de l’importance de disposer de services d’information statistiques adaptés et bien gérés. Ceux-ci sont nécessaires pour aider à la formulation de politiques viables et garantir l’efficacité des investissements dans l’éducation. Le GTSE s’appuie sur une collaboration tripartite, aux niveaux national et international, entre pays africains, organismes à vocation technique et agences de financement. Le pilotage du GTSE est partagé entre le ministère des Affaires étrangères des Pays Bas et l’Agence suédoise pour le développement international (Asdi). Le secrétariat du GTSE, basé au bureau de l’UNESCO à Harare, et des équipes spéciales des bureaux de l’UNESCO à Harare et à Dakar gèrent les activités opérationnelles. Les membres clés du groupe sont des représentants d’organismes bilatéraux (la Suède, la France, les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume Uni) et multilatéraux (UNESCO, UNICEF, Banque mondiale, Fondation Rockefeller) ainsi que les pays accueillant les programmes pilotes.

Quels sont les objectifs du groupe de travail ?

Le principal objectif du groupe de travail est d’aider à mettre en place une capacité institutionnelle durable dans les pays d’Afrique subsaharienne, apte à orienter, mettre en place, entretenir et auto-générer des services efficaces d’information statistique sur l’éducation. Le GTSE vise ainsi à développer les ressources à la fois techniques et humaines dans le cadre des systèmes nationaux d’information statistique sur l’éducation. Le programme du GTSE comporte les trois objectifs principaux suivants :

  • Le développement des modules pour l’assistance technique, la formation et leur mise en place à une échelle nationale (SISED).
  • Un lieu d’échange des expériences et innovations.
  • Un service central d’information pour la coopération et la coordination inter-agences, et pour faciliter le réseautage entre les spécialistes qui utilisent les statistiques sur l’éducation en -Afrique.

Le programme SISED

Le programme des Systèmes nationaux d’information statistique sur l’éducation, (SISED) est la composante principale du GTSE. Lancé en 1991, SISED est un programme de renforcement des capacités conseillé et co-financé par les membres du GTSE. Il a pour but de mettre en place les outils nécessaires pour obtenir des faits et des chiffres fiables, sur lesquels une formulation des politiques et une gestion de l’éducation puissent se baser. Son objectif premier est l’élaboration de systèmes nationaux d’information viables qui sauront répondre aux besoins des utilisateurs.

Au niveau national, SISED veut renforcer les facteurs capables de produire une information statistique - ressources et compétences humaines, organisation administrative, procédures et gestion des tâches, équipements, installations, appui logistique et -financement.

En ce qui concerne les diverses étapes du traitement des données, le programme SISED vise à améliorer la gestion des registres scolaires, la collecte et la présentation des données, la gestion des bases de données, le traitement et la récupération des données, l’analyse statistique, les programmes informatiques de planification et de gestion, ainsi que la diffusion de l’information. Les expériences pilotes conduites dans plusieurs pays africains ont permis au groupe de travail de publier six modules techniques qui couvrent ces questions. Les objectifs futurs comportent le soutien à l’organisation et à la gestion des systèmes d'information ainsi que le développement des produits et services de l’information.

Parmi les pays africains qui participent au programme SISED, vingt et un pays ont mené des études de diagnostic et produit un plan d’action national. Quinze pays sont les hôtes de projets pilotes ou ont testé des produits développés. Actuellement, plus de 40 pays d’Afrique sont des pays membres.

Le programme est maintenant axé sur les systèmes de transfert des compétences. Les modules développés par le groupe de travail ont été adaptés pour des programmes de formation ouverts à tous afin de renforcer les compétences au niveau local. En outre, le développement des capacités est piloté par les groupes de travail à travers le pays, qui sont en train d’être nommés et formés dans les zones de priorité et les sous-régions respectives. SISED est également en train de mettre sur pied un forum et un service central d’information ainsi que “ SISED-Net ”, un réseau africain de professionnels et d’experts.