Les dirigeants africains soutiennent la décennie de l'éducation dans une démarche audacieuse visant à mettre fin à la pauvreté d’apprentissage en 10 ans

34 nations africaines s'engagent à réformer l'éducation pendant une décennie sans précédent afin de transformer l'avenir de millions d'enfants et d'éradiquer la pauvreté éducative sur le continent.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Kigali, 14 novembre 2024 : Dans une décision historique, les leaders africains de l'éducation se sont unis derrière une vision ambitieuse visant à éliminer la pauvreté d’apprentissage en Afrique d'ici 2035. À l'issue du Échange sur l'apprentissages fondamental en Afrique 2024 (FLEX 2024), qui s'est tenu à Kigali, au Rwanda, du 11 au 13 novembre 2024, 22 ministres de l'éducation et 12 chefs de délégations ministérielles de 34 pays d'Afrique ont approuvé l'appel de l'Union africaine à déclarer une « Décennie de l'éducation », visant à résoudre la crise de l'apprentissage sur le continent.

Les enjeux sont sans précédent. La Banque mondiale estime qu'une réussite pourrait débloquer la contribution de l'Afrique à l'économie mondiale, soit un potentiel économique de 6 500 milliards de dollars d'ici à 2030. À l'inverse, l'inaction risque d'avoir des conséquences catastrophiques : on estime à 17 000 milliards de dollars les pertes d'apprentissage au cours de la vie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire du monde entier. Ce contraste saisissant souligne l'importance cruciale d'une action immédiate et décisive pour transformer le paysage éducatif de l'Afrique, en commençant par l'apprentissage fondamental.

Ces considérations font suite à l'appel passionné lancé par l'invitée d'honneur de FLEX2024, Son Excellence, Mme Jeanette Kagame, première dame de la République du Rwanda, lors de son discours inaugural qui a officiellement lancé la réunion des dirigeants. La Première Dame a clairement exprimé le défi auquel le continent est confronté ;

" La lecture et la compréhension de textes simples restent un problème pour 9 enfants sur 10 âgés de 10 ans ou moins, dans la majorité des pays africains. Cette statistique est une véritable sonnette d'alarme ! Si nous ne parvenons pas à renforcer l'apprentissage fondamental et la pensée critique, à augmenter les taux d'achèvement de l'enseignement primaire et à allouer davantage de ressources à l'éducation, en particulier aux apprenants les plus vulnérables, quel sera le coût à long terme pour les jeunes de ce continent, leur développement de compétences, leur employabilité et leur bien-être social ? "

L'appel passionné de la première dame a été repris par le président de la Zambie et le champion africain de l'apprentissage fondamental, Son Excellence, M. Hakainde Hichelima, qui a déclaré dans son discours :

" Nous devons commencer à réfléchir de manière plus stratégique à des modèles innovants de financement de l'éducation et à utiliser nos ressources de manière plus efficace. Nous devons mettre en œuvre des approches fondées sur des données probantes et transposer à plus grande échelle ce qui fonctionne pour améliorer l'apprentissage fondamental sur le continent, et nous avons besoin de mécanismes de responsabilisation solides aux niveaux national, régional et continental, tant pour les partenaires que pour les gouvernements ".

Le sommet, auquel ont participé plus de 540 leaders mondiaux de l'éducation et qui a donné lieu à 25 sessions techniques, a débouché sur une déclaration en cinq points qui pourrait transformer le paysage de l'éducation en Afrique. Les cinq engagements fondamentaux proposés sont les suivants :

  1. Fixer et atteindre un objectif continental de zéro pauvreté d’apprentissage d'ici 2035 en concentrant les investissements dans les compétences fondamentales et en mesurant systématiquement les progrès dans toutes les nations participantes.
  2. Approuver pleinement et mettre en œuvre l'initiative de la Décennie de l'éducation de l'Union africaine, en mobilisant les ressources et la volonté politique en faveur d'une transformation durable de l'éducation.
  3. Établir des cadres solides de collaboration entre les pays afin de faciliter l'échange de connaissances, de partager les meilleures pratiques et de créer des possibilités d'apprentissage synergique entre les nations africaines.
  4. Etendre les interventions fondées sur des données probantes grâce à une allocation efficace des ressources, en se concentrant sur des méthodologies éprouvées qui améliorent de manière démontrable les résultats de l'apprentissage fondamental au niveau national.
  5. Mettre en œuvre des mécanismes complets de collecte de données et de responsabilisation afin de suivre les progrès, d'assurer une évaluation de la qualité et de coordonner les initiatives des partenaires pour un impact maximal sur l'ensemble du continent.

Cette collaboration sans précédent entre les gouvernements et les partenaires du développement, notamment la Banque mondiale, l'ADEA, l'UNICEF, l'USAID, la FCDO, la Fondation Hempel, New Globe et l'UNESCO, marque un tournant dans le parcours éducatif de l'Afrique.

 

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