Journée internationale de l'éducation 2024
Construire des systèmes éducatifs résilients qui promeuvent la paix et sont exempts de discrimination
Le 24 janvier de chaque année, le monde célèbre la Journée internationale de l'éducation. C'est l'occasion de réaffirmer le rôle de l'éducation en tant qu'outil de paix et de développement et de réaffirmer la notion d'éducation en tant que droit de l'homme, bien public et responsabilité publique.
Le thème de la célébration de cette année, tel que déclaré par l'UNESCO, est « Apprendre pour une paix durable ». Ce thème fait référence à l'augmentation du nombre de conflits violents et à leur impact sur l'éducation. Il vise à répondre aux demandes d'élimination de la discrimination, des discours de haine, du racisme et de la xénophobie dans les systèmes éducatifs.
On ne saurait trop insister sur l'impact des comportements discriminatoires et violents sur la personne humaine. Il transcende les frontières, le sexe, l'âge et la géographie. C'est pourquoi, plus que jamais, le monde s'engage à offrir une éducation exempte de toute forme de violence.
L'Afrique vit l'impact des conflits violents, notamment en ce qui concerne l'accès à l'éducation. Ces conflits touchent certaines des populations les plus vulnérables. Selon l'UNICEF, plus de 25 % des 742 attaques vérifiées contre des écoles dans le monde en 2018, ont eu lieu dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. De même, le nombre d'écoles contraintes de fermer en raison de la montée de l'insécurité dans les zones touchées par les conflits en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale a triplé, entre 2017 et 2019. À la fin du mois de juin 2019, 9 272 écoles ont fermé leurs portes dans huit pays d'Afrique subsaharienne, affectant plus de 1,91 million d'enfants et près de 44 000 enseignants.
Les infrastructures d'enseignement disparaissent dans les conflits au moment même où les populations sont déplacées. Le nombre d'enseignants est perturbé et le nombre d'enfants non scolarisés augmente, entraînant une baisse des inscriptions. La survie devient l'ambition première. Dans certains cas, les enfants en âge scolaire sont enrôlés dans les conflits en tant que combattants. Cette situation s'accompagne de dommages physiques, émotionnels et psychologiques qui nuisent à leur vie et les privent de toute possibilité d'apprentissage.
Alors que la pandémie de COVID-19 a été au centre de nombreuses réformes de l'éducation ces dernières années, depuis 2020, ce sont les conflits violents qui ont eu le plus d'impact négatif sur l'éducation en Afrique et qui requièrent une réponse aussi importante. Par conséquent, nos efforts pour renforcer la résilience dans l'éducation s'alignent sur l'ambition globale d'assurer la continuité de l'apprentissage en Afrique et des espaces sûrs pour les apprenants. Cela a été le point central des efforts de l'ADEA, particulièrement souligné par les résolutions de la Triennale 2022 de l'ADEA et les engagements des pays membres de l'ADEA lors du Sommet sur la transformation de l'éducation qui se tiendra à New York en septembre 2022.
C'est pourquoi nos initiatives et nos programmes ont reflété ces besoins et ont agi en conséquence. Nous nous sommes engagés à aider les pays à mettre en place des systèmes d'apprentissage résilients afin de garantir que les catastrophes et les conflits n'entravent pas l'apprentissage. C'est sur cette base que nous avons commandé en 2022 une étude sur l'utilisation des TIC dans l'éducation dans 34 pays africains, dont nous avons diffusé les conclusions en mai 2023. Nos efforts en partenariat avec la Fondation Mastercard ont également abouti à la diffusion des résultats d'un exercice d'évaluation du paysage EdTech dans la région de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Notre pôle de qualité interpays (PQIP) sur l'éducation à la paix s'est également engagée à promouvoir les idéaux de coexistence pacifique par l'insertion de l'éducation à la paix dans les programmes scolaires à travers l'Afrique.
En tant que forum politique sur l'éducation, nous représentons les idéaux de nos pays membres, à savoir un accès équitable à une éducation de qualité pour tous. Nous reconnaissons le rôle essentiel que joue l'éducation en influençant la perception du monde par les individus, en comprenant les droits fondamentaux de tous les êtres humains, le traitement des autres et son potentiel pour favoriser la paix.
À l'ADEA, nous continuerons à fournir les bases factuelles qui soutiennent nos pays membres dans le développement de systèmes éducatifs résilients et à les aider à mettre en place une éducation de qualité et des partenariats qui produiront des écoles sûres et exemptes de discrimination pour tous les apprenants. Tels sont les idéaux que nous nous engageons à atteindre pour l'Afrique.
