L'ADEA, à travers son Pôle de Qualité Inter-pays, et l'UEMOA s'unissent pour promouvoir des dispositifs innovants dans le continuum Education/Formation/Travail

Le 24 mai 2023, le Pôle de qualité inter-pays de l'ADEA sur le développement des compétences techniques et professionnelles (PQIP-DCTP) a conclu un forum de trois jours pour examiner les plans nationaux sur la mise en œuvre d'actions critiques pour l'amélioration des programmes de formation technique et professionnelle dans les pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L'événement a été organisé à Abidjan, en Côte d'Ivoire, en partenariat avec l'UEMOA et avec l'appui de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (SADC) dans le cadre des activités du Programme Régional de Formation Professionnelle (PROFOR).

L'objectif du forum était de donner plus de visibilité et de légitimité aux différents dispositifs qui participent activement au développement des compétences et à l'insertion professionnelle des jeunes. Le forum a été conçu suite à l'achèvement de l'étude « Continuités et discontinuités dans les systèmes d'éducation et de formation en Afrique ». Il a réuni soixante participants, dont des promoteurs de compétences publics, privés et professionnels des pays membres de l'UEMOA et du Tchad. Les participants ont eu l'occasion d'explorer et de discuter des dispositifs innovants conçus et mis en œuvre dans leurs pays respectifs, dans le cadre du continuum "Éducation/Formation/Travail".

Les sessions du forum ont permis de passer en revue les présentations des dispositifs, tandis que les sessions plénières et les travaux de groupe ont permis de synthétiser les contributions spécifiques du forum. Au cours du forum, des participants de différents pays ont partagé leurs expériences et leurs perspectives. Voici quelques-unes des initiatives présentées lors du forum ;

Le Burkina Faso a partagé l'expérience de la « Stratégie de scolarisation accélérée passerelle (SSA/P) », une initiative qui vise à ramener les jeunes à l'école. L'initiative a été reconnue pour son adaptation aux besoins locaux, son acceptation par les communautés et son fort ancrage institutionnel. La SSA/P a permis de condenser quatre années de scolarité en seulement neuf mois, offrant ainsi aux personnes qui n'ont pas pu accéder à l'éducation formelle une occasion précieuse de retrouver un lieu d'apprentissage.

La République du Bénin a présenté l'expérience du système d'apprentissage en alternance. Ce système reconnaît une double approche de l'apprentissage : dans les entreprises/ateliers et dans les centres de formation professionnelle. Il permet aux apprentis de passer au moins six mois à développer leurs compétences avec leur maître artisan, tout en bénéficiant d'une formation théorique dans les centres de formation professionnelle. Le programme a été conçu pour améliorer le système d'apprentissage existant sans le perturber.

Un représentant de la Côte d'Ivoire a parlé des « Unités mobiles de formation (UMF) », un programme innovant qui permet de dispenser des formations dans les régions les plus reculées du pays. Les UMF ont été conçues pour répondre aux défis de l'accessibilité et de la pertinence de la formation professionnelle. Malgré les difficultés rencontrées, le système UMF a été salué pour sa portée et son accessibilité.

Le participant du Mali a présenté le programme de formation décentralisé, qui a couvert l'ensemble du pays et formé 23 718 jeunes sur une période de cinq ans. Ce programme conçu par le gouvernement soutient les autorités locales dans la mise en œuvre d'initiatives de développement des compétences. Il a permis de toucher un maximum de jeunes et de répondre au manque de structures de formation dans les différentes unités administratives du pays. Le dispositif a atteint un taux d'insertion d'environ 86%.

Le représentant du Niger a décrit le dispositif des « Centres de formation aux métiers », qui a été mis en place pour donner une seconde chance aux jeunes déscolarisés. Ces centres, qui sont passés de six en 2020 à 281 aujourd'hui, ont été décrits comme très populaires auprès de la population locale. Ils prennent en charge les apprentis et accueillent des formations commandées par les partenaires et les collectivités.

Au Sénégal, le programme de formation école-entreprise permet une collaboration étroite entre les écoles et le secteur privé pour réduire le chômage. En combinant l'éducation formelle et l'apprentissage sur le tas, le programme offre un parcours d'apprentissage flexible adapté aux besoins des apprenants. Il se concentre sur l'employabilité et l'intégration des jeunes afin de garantir que l'éducation et la formation débouchent sur des possibilités d'emploi viables.

Le Togo a mis en œuvre un projet de formation à court terme dans six métiers différents, permettant aux jeunes d'acquérir rapidement des compétences professionnelles et techniques qui favorisent leur intégration sur le marché du travail. Sur les 1 370 jeunes présélectionnés dans le cadre du programme, 65 jeunes bénéficiaires ont été formés. A l'issue de leur formation, les jeunes ont reçu des kits de démarrage pour les aider à s'insérer sur le marché du travail. Un système de suivi a été mis en place pour assurer la pérennité du processus d'intégration.

Le forum a également abordé les perspectives d'avenir, notamment l'amélioration de la qualité et de l'efficacité des actions existantes, ainsi que le développement de la coopération entre les pays. Un rapport sera élaboré et publié prochainement pour refléter les débats et les recommandations validées lors du forum.

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